La construction sans peine d’une “charte graphique” personnelle repose sur les relations hiérarchiques entre styles (au moins pour les catégories paragraphe, caractère et cadre, malheureusement pas [encore?] pour page).
Cette hiérarchie, visualisable en choisissant Hiérarchie
dans le menu du panneau latéral des styles (F11
), émane de Style par défaut, ancêtre de tous les autres, puis passe par un certain nombre de styles “primaires” ou importants comme Corps de texte, Titre, Index, … pour éventuellement continuer plus bas.
Ce choix hiérarchique confirme que Style par défaut ne doit jamais être utilisé pour taper du texte car toute modification à ce style entraînerait trop de modifications sur les styles “primaires”. Le style normal de texte est Corps de texte. Malheureusement, Writer ouvre toujours un document vierge en Style par défaut (parce qu’il ne sait encore rien sur le document). Cependant, le style est automatiquement changé en Corps de texte après tout Titre n et les utilisateurs sont surpris qu’une modification à ce dernier style ne soit pas répercutée aux paragraphes précédant le premier Titre n.
En quoi est-elle importante et pratique?
Un style dépendant hérite de toutes les caractéristiques de son parent qui lui-même a hérité de son parent éventuel, etc.
Si un attribut ne convient pas pour l’usage fait du style, il suffit de le changer. La descendance héritera du changement.
Par exemple, on peut choisir une police à empattement (“serif”) pour Corps de texte (et Liste en héritera) et sans empattement pour Titre (et tous les Titre n en hériteront). En changeant seulement ces 2 styles, plusieurs dizaines de styles ont été modifiés.
En jouant sur la hiérarchie d’usine et en la complétant ou la réorganisant, il est ainsi possible de construire une ensemble cohérent avec lequel il est facile de changer complètement l’apparence du document sans jamais toucher directement au contenu. Ceci suppose évidemment que le document a été complètement “stylé” (paragraphe et caractère) sans jamais avoir recours au formatage direct.
Danger du formatage direct
Le formatage direct est le fait d’utiliser les boutons de la barre d’outils ou les commandes des menus pour obtenir des variations stylistiques. On peut considérer ce formatage direct comme l’application d’un style anonyme après tous les styles nommés, au plus bas de la hiérarchie.
Étant anonyme, il ne peut être modifié via le dictionnaire des styles (il n’y est pas). Étant au dernier étage de la hiérarchie, les modifications des styles parents sont bloquées par le formatage direct, ce qui explique qu’un changement d’un style nommé et appliqué sera sans effet dans la zone du formatage direct. Le seul expédient est Format
>Effacer le formatage direct
ou Ctrl
+M
.
Changement d’un style dans la hiérarchie
Comme indiqué plus haut, tout attribut d’un style peut être modifié ou rendu à sa valeur d’héritage. Cependant, il faut comprendre que tout attribut possède n+1 états. Par exemple, une case à cocher (2 possibilités: cochée ou non) possède 3 états; une police offrant 4 styles (normal, gras, italique, italique gras) possède 5 états, etc. Le mystérieux état supplémentaire peut être décrit par le mot transparent.
En effet, le fait de cliquer ou de choisir une valeur dans un style force cette valeur qui est transmise à la descendance. Ainsi, cocher transmet "activé’ et effacer transmet “désactivé”.
Si finalement, la modification n’est pas satisfaisante et qu’on souhaite revenir à la configuration du style parent, il ne suffit pas de rétablir les attributs ainsi qu’ils se présentaient en apparence. En vertu du paragraphe précédent, l’attribut se trouve forcé à une certaine valeur et bloquera les modifications du style parent. Il faut revenir à l’état “transparent”.
C’est le rôle du bouton Standard
. Il efface tous les forçages dans l’onglet présent du style. Pour rétablir intégralement le style, il faut utiliser Standard
dans tous les onglets car il est ineffectif dans Gestionnaire
.
Ce bouton est un peu l’analogue de Ctrl
+M
.
Au passage: Réinitialiser
se contente d’effacer les modifications en cours. L’onglet du style est rendu en son état lors de l’ouverture du dialogue, sans plus, ni référence à un quelconque style parent.
Complément à la hiérarchie
La question posée est double: application d’un nouveau défaut à tout le document, à tous les documents.
Action globale sur le document courant
Il suffit d’agir sur quelques styles. Une action sur Style par défaut doit être mûrement réfléchie à cause de son universalité. Elle est probablement réservée à des attributs très globaux, communs aux titres, corps et tables, etc. Il peut s’agir du choix de la langue et de police, mais il y a mieux.
Action globale à tous les documents
Sauf s’il s’agit de paramétrages simples, il n’y a pas d’autre solution que de se créer un modèle (cas d’une charte graphique élaborée). Voir la réponse de @PYS.
Dans les cas les plus simples (police, langue), il convient de noter que Style par défaut, ainsi que les style “primaires”, est un style particulier qui hérite de paramètres de Outils
>Options
.
La langue par défaut est définie dans Parmètres linguistiques
>Langues
. Les polices des styles “primaires” se règlent dans les divers LibreOffice Writer
>Polices standard(xxx)
.
Comme il s’agit d’options, elles sont conservées dans le profil utilisateur et applicables à tous les documents futurs. Ceci peut éviter la construction fastidieuse d’un modèle (uniquement dans ce cas très simple).
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